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Vaincre ces peurs qui nous gâchent la vie

medo

Ipatov

Edifa - publié le 07/08/20 - mis à jour le 27/09/21

Peur de l'autre, de l'échec, de soi, de la maladie, de l’avenir... La peur devient parfois notre pire ennemie lorsqu'elle s'invite dans nos vies sous différentes formes. Voici quelques conseils pour la vaincre.

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La peur est une des attitudes caractéristiques de l’être humain. Non pas seulement des temps modernes, mais de tous les temps. Elle est le premier fruit du péché originel. Dans le premier livre de la Bible, on raconte comment l’homme a pris la décision de désobéir à Dieu. Et le récit continue ainsi : « Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : ‘’Où es-tu donc ?’’ Il répondit : ‘’J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché.’’ » (Gn 3, 9-10). Cette scène est loin d’être ridicule. Elle contient une très grande révélation sur l’homme, sur Dieu et sur les relations de l’un avec l’autre. Pour des raisons qui nous échappent, et que nous appelons pour cela le péché de l’origine, l’homme, qui avait été créé pour Dieu, se met à avoir peur de Dieu. Quand Dieu le cherche, il se cache. Il se trouve ridicule, fragile, indécent. Il a peur de son regard, de ce qu’Il va penser. À vrai dire, il ne sait pas trop de quoi il a peur, mais il a peur. Il est comme un moineau qu’un rien effarouche et qui s’envole à tire-d’aile sans le moindre motif.

À partir du moment où il a peur de Dieu, tout lui fait peur. C’est ce que raconte et révèle la suite du récit de la Genèse. L’homme a peur de l’homme : Caïn, d’une certaine manière, a peur de son frère Abel. Il en est jaloux. La peur engendre le meurtre. L’homme a peur de la nature : le Déluge raconte la peur que la nature éveille en l’homme. Elle peut se déchaîner et devenir terrifiante. L’homme a peur des groupes : le récit de Babel raconte comment les hommes se mirent à craindre les uns des autres, du fait qu’ils ne se comprenaient pas.

Ainsi la Bible décrit l’homme comme un être coupé de ses racines. Il est déstabilisé, voué à une perpétuelle angoisse. Il ne sera en paix qu’en retrouvant sa place. Cet homme qui a peur, c’est moi. Cette révélation ajoute à mon inquiétude. Si je suis rassuré de savoir que je ne suis pas le seul dans cet état, je n’en ai pas moins peur, et peur de tout ! J’ai peur de ce qui peut arriver, des autres, de moi et de mes réactions, et finalement j’ai peur de Dieu. Mais comment vaincre cette attitude ?

Peur de tout et de tout le monde

J’ai peur de ce qui peut m’arriver. Je ne suis pas maître de mon avenir, je vois le malheur partout autour de moi, je pressens la menace de forces puissantes autour de moi. Ce n’est pas pour rien que ceux qui font commerce de prédire l’avenir gagnent tant d’argent !

J’ai peur des autres. Ils sont là à me regarder, à m’envier ou me désirer. Ce sont des concurrents, des ennemis, des gêneurs. Et, même de mes amis, je ne suis pas très sûr. J’aimerais jouer la confiance avec tout le monde. J’aimerais aborder chacun et continuer avec lui sa conversation intérieure. Mais je ne le fais pas, car j’ai peur. Peur d’être rembarré, moqué, ridiculisé. Au fond, comme Adam, je me sens nu devant les autres, sans défense, fragile et ridicule. Et puis, il y a si peu de gens qui s’intéressent à moi. J’ai peur d’être utilisé.

J’ai peur de moi. Je me connais. Je sais mes limites. Je sais mes idées folles, mes tentations, mes désirs cachés. Je suis comme une outre gonflée. Je vis dans la crainte que ça se voit, que ça se sache, que ça éclate. J’ai peur que tout ce mal que je porte en moi et que je colmate comme je peux, ne se déverse soudain. Quelle honte ce serait ! Et le discours des spécialistes de la psychologie humaine, loin de me rassurer, ajoute à ma terreur.

J’ai peur de Dieu. Quant à Dieu, j’avoue que je n’ai guère progressé depuis le père Adam. J’en suis au même point. S’il y a bien quelqu’un vis-à-vis de qui je me sens nu, c’est bien Dieu, Lui qui voit tout, Lui qui scrute les reins et les cœurs, et à qui rien ne se peut cacher. Et ce n’est pas le discours lénifiant sur l’infinie miséricorde divine qui me rassure.

Au contraire, ça sent trop le discours tout fait, du genre : « T’en fais pas, le juge n’est pas si terrible que ça. Il sait bien que tu es un criminel. Mais comme tu n’es pas le seul, s’Il te condamnait il n’y aurait plus personne au Ciel. Alors, tu peux dormir tranquille. Il est trop bon pour être juste ! ». Que voulez-vous, moi je continue à avoir peur de celui qui peut me condamner pour l’éternité, car je sais qu’Il aura de bonnes raisons pour le faire.

L’Esprit de Dieu élimine toute peur

C’est parce qu’Il sait que l’homme a peur, que Dieu a pris mille précautions pour l’approcher, pour lui parler, pour le rassurer, pour tenter de le réconcilier. Voilà ce que raconte la Bible. Voilà ce que Jésus est venu faire parmi nous. Il est venu nous rassurer. À de nombreuses reprises, Il s’adresse à ses proches en leur disant : « N’ayez pas peur » ou bien « Soyez sans crainte ! ». Ce ne sont pas de ces bonnes paroles qui ne servent à rien. En Jésus, c’est Dieu Lui-même qui rassure sa créature qui s’est séparée de Lui. Elle ne retrouvera la paix qu’en revenant à sa juste place, qui est d’être avec Dieu.

« Jésus promet d’envoyer un Esprit de consolation dont l’une des missions est de réconcilier l’homme avec tous ceux dont il a peur. »

Jésus promet d’envoyer un Esprit de consolation dont l’une des missions est de réconcilier l’homme avec tous ceux dont il a peur. Cet Esprit, Il l’a envoyé. C’est un Esprit maternel. Ceux qui se laissent caresser par Lui sont apaisés. Ceux qui se laissent consoler par Lui voient leurs peurs se dissiper. Les martyrs ont donné l’exemple de cette tranquille sérénité face à la mort. Elle étonnera toujours ceux qui ne savent pas. L’Esprit de Dieu, si je suis docile à sa présence, élimine de moi toute peur. Il me réconcilie avec les événements.

Regarder l’autre comme un frère aimé de Dieu et non comme un danger

Celui qui fait confiance à la divine Providence a vaincu la peur. L’Esprit de Jésus chasse de mon cœur la peur des autres. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. » (Lc 12, 4). Celui qui regarde l’autre comme un frère, aimé de Dieu, et non comme un danger, a vaincu la peur. L’Esprit saint est plus fort que la peur que j’ai de moi-même, car il me connaît mieux que je ne me connais. Il sait mes combats, mes intentions, ma faiblesse. « Et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » (1 Jn 3, 19). Celui qui croit fermement que « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31), il a vaincu la peur.

L’Esprit saint me réconcilie avec Dieu. Non pas qu’Il minimise la justice de Dieu. « Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. » (Lc 12, 5). Celui qui se laisse prendre par la main et ramener à la maison du Père, où une place lui est réservée, où il est attendu et aimé, celui-là vit « hors peur ».

À quoi reconnaît-on un vrai croyant ? C’est celui qui n’a plus peur. Il a laissé le Seigneur éliminer en lui la peur comme une vilaine toxine. Il s’est laissé réconcilier par Dieu (2 Co 5, 19-21). Le sacrement de la réconciliation a été voulu par le Seigneur pour extirper en moi toutes les causes de la peur. En surface, les vents contraires peuvent bien susciter encore des tempêtes. Mais au plus profond de l’océan de son cœur, le croyant est en paix.

Alain Quilici

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