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L’humilité, une vertu qui consiste à rester dans l’ombre ?

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Edifa - publié le 12/11/20 - mis à jour le 13/02/23

Contrairement à ce que beaucoup pensent, la véritable humilité ne demande pas à se rabaisser mais à s'ouvrir aux autres. Au lieu de vivre centré sur soi, on apprend à donner la première place à ce qui est au-delà de soi.

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Qu’est-ce que la vraie humilité ? Comment répondre, en une page, à une question aussi vaste ! Il s’agit d’ailleurs de s’imprégner non pas d’un mot, mais d’une façon d’être, je dirais même d’une grâce. La difficulté est double. D’une part, selon toute la Tradition, l’humilité est la première de toutes les vertus et la porte d’entrée dans la vie spirituelle. Or, en toutes choses, les commencements sont plus difficiles à décrire que les accomplissements. D’autre part, il n’est pas facile de mettre en lumière une vertu qui consiste au contraire à rester dans l’ombre. On connaît le paradoxe plein d’humour : « Pour l’humilité, je suis imbattable ! ».

Il s’agit moins de se rabaisser que de s’ouvrir

Une première conviction : contrairement à ce que beaucoup imaginent, l’humilité véritable n’est pas négative, mais positive. Elle ne naît pas d’un sentiment de petitesse ou d’impuissance ou d’indignité, mais d’abord d’un émerveillement. Dieu est si grand, la vie est si belle, l’amour est si précieux, que cela me dépasse. Il s’agit donc moins de se rabaisser que de s’ouvrir. Il y a bien un effacement, un oubli de soi ; mais c’est moins le fruit d’une négation, à la limite d’une mutilation, que d’une conversion. Au lieu de vivre centré sur soi, on apprend à donner la première place à ce qui est au-delà de soi :

« Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera » (Lc 13, 33).

Encore faut-il se méfier comme de la peste de la fausse humilité. Il y a une façon de se dévaloriser, de se lamenter sur sa misère réelle ou supposée, de s’accabler de mille reproches, qui est aux antipodes de la véritable humilité. C’est parfois une façon subtile et perverse de s’occuper de soi et d’attirer l’attention sur soi. C’est aussi le plus souvent un orgueil rentré et camouflé. Cette autocritique apparemment vertueuse peut cacher des sentiments inavouables : amertume devant ses échecs, jalousie devant le succès des autres, colère devant les limites qu’impose la réalité. Toute une personnalité peut ainsi se construire dans le registre du dénigrement ; cela aboutit à des structures psychospirituelles malsaines, qui peuvent être pécheresses, ou maladives, ou les deux.

L’homme vraiment humble est au contraire un homme libre. Il n’a rien à prouver, rien à défendre, rien à gagner. C’est un homme joyeux, attentif, disponible. Il a toutes les audaces, car « l’amour parfait bannit la crainte » (1 Jn, 4, 18), que ce soit la peur de Dieu ou la peur des autres, et l’autocensure qui en résulte. L’humilité ne conduit pas au rétrécissement de l’esprit ni au refroidissement du cœur ; au contraire, elle est magnanime, comme Marie en témoigne dans son Magnificat : la jeune fille de Nazareth n’est et ne veut être que la petite servante, c’est pourquoi Dieu peut faire pour elle et par elle de grandes choses.

L’humilité renouvèle toutes les relations humaines

Par rapport à Dieu, l’humilité va développer des attitudes qui sont à la base de toute croissance spirituelle : l’adoration de Celui qui ne cesse de nous créer, la louange de Celui qui ne cesse de nous aimer, le repentir devant Celui que nous ne cessons d’offenser, le silence et l’écoute de Celui qui ne cesse de nous instruire, l’obéissance envers Celui que nous voulons servir. Au fond, chaque fois que nous disons « Seigneur », nous exprimons (nous devrions exprimer) cet humble amour des enfants devant le Père, des disciples devant le Maître, de l’aimé devant l’Aimant.

Par rapport aux autres, l’humilité va renouveler toutes les relations humaines. Nous allons peu à peu sortir du système habituel, fait de rivalités, comparaisons, soupçons, frustrations, manipulations en tout genre. Notre stratégie sera désormais d’être simplement nous-mêmes, ni plus ni moins, et de permettre aux autres d’être eux-mêmes. Saint Paul le dit merveilleusement : « Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes » (Ph 2, 3) ; « Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience » (Col 3, 12).

Nous nous mettons ainsi à l’école du Christ, car, dit-Il, « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Né sur la paille, mort sur la Croix, caché dans la gloire, il nous révèle l’humilité de Dieu. À genoux devant ses Apôtres pour leur laver les pieds, Il nous confirme ce que les cœurs purs pressentent : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9, 35).

Père Alain Bandelier

Conseils de grands saints pour passer de l’arrogance à l’humilité :

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