Voici revenu le temps des citrouilles, des potirons, des vampires. Nous vivons une période d’affolement des marchés, mais le marché de l’affolement, de l’occulte et du morbide est en pleine forme. “Si trouille il y a, les potes iront”, dit un proverbe d’Halloween. Bien entendu, il ne faut pas dramatiser. Tout enfant déguisé en sorcière n’est pas nécessairement voué au satanisme. En attendant, les quêtes de bonbons par des enfants déguisés en zombies succèdent aux ventes de calendriers scouts. Que faire s’ils frappent à la porte (ou appellent à l’interphone de l’immeuble) ?
Et si Halloween était une occasion pour évangéliser ?
Plusieurs possibilités s’offrent à vous. Adopter la réaction prophétique façon saint Jean Baptiste : “Engeance de vampires ! Vous êtes venus chercher des boules de gomme ? Eh bien, je vous le dis : pas un de ces masques d’Halloween ne sera épargné ; le jour approche où vous récolterez ce que vous avez semé : horreur, laideur, trouille et citrouille. Allez-vous-en !”
On vous parle Halloween : répondez Toussaint.
Mais si au lieu d’une bordée d’injures, ou d’une imprécation sur l’air de “Pan ! pan ! cucurbitacées”, vous profitiez de l’occasion pour catéchiser pendant une minute ces enfants (et l’adulte qui devrait les accompagner !) ? Au moment de payer votre péage en Carambar, changez de disque. On vous parle fantômes : annoncez les saints. On vous parle revenants : répondez ressuscité. On vous parle angoisse, effroi : répondez espérance, communion. On vous parle Halloween : répondez Toussaint.
Essayez, vous aurez peut-être l’air un peu ridicule (sur le moment), mais vous rejoindrez la véritable demande qui se dissimule sous tous ces masques d’horreur : l’interrogation sur le pouvoir de la mort. Et tant pis si l’on accuse les chrétiens de “récupérer Halloween” !
Paul Clavier