Du panache de Saint-Cyr au désert de Tamanrasset, Charles de Foucauld, canonisé le 15 mai prochain à Rome, est un modèle et une source d’inspiration à plus d’un titre. Pour les élèves de l’École spéciale militaire, il est sans aucun doute une fierté. Parce que cet ancien élève de la Spéciale a durablement marqué la communauté militaire par la manière dont il a donné sa vie, une délégation militaire composée en majorité d’élèves de Saint-Cyr sera ainsi présente à sa canonisation.
Il vient rejoindre le sens de la vie de sacrifice de soldat dans sa vie donnée au Christ.
Dès que la date de la canonisation de l’ermite est sortie, l’école de Saint-Cyr n’a pas tardé à s’organiser pour envoyer une cinquantaine de militaires en délégation officielle à Rome et participer ainsi à cette grande fête. Cette délégation intègre également des militaires de l’école de cavalerie de Saumur, où Charles de Foucauld a réalisé une partie de sa formation, et du 4ème régiment de chasseurs de Gap qui a repris les traditions du 4ème régiment d’Afrique avec lequel Charles de Foucauld est parti en Algérie.
Signe de la fierté des élèves pour cette figure inspirante, le nombre de volontaires souhaitant intégrer la délégation surpassait de loin le nombre maximum de 50 personnes. Ainsi, un groupe d’environ 250 amis de Saint-Cyr, qu’ils soient élèves, anciens élèves ou professeurs accompagnés de leur famille, partira en plus à titre personnel pour assister à la cérémonie.
De la vie militaire à la vocation religieuse
Si l’ermite d’Algérie ne s’est pas illustré durant sa courte carrière militaire – arrivé dans les derniers de sa promotion, il est renvoyé du corps militaire pour inconduite et libertinage -, il en retire tout de même de bonnes aptitudes en topographie et en dessin qui lui servent à réaliser des relevés ethnographiques au sujet des Touaregs d’Algérie. Avant tout explorateur du cœur humain, allant au-devant de l’autre, de l’étranger, du “frère universel”, “il vient rejoindre le sens de la vie de sacrifice de soldat dans sa vie donnée au Christ”, déclare le père Benoist, aumônier à Saint-Cyr et qui accompagne la délégation.
De même que les soldats partent en mission, souvent au péril de leur vie, et renoncent au confort pour servir leur pays, de même Charles de Foucauld choisit une vie simple et retirée du monde pour “donner l’hospitalité à tout venant, bon ou mauvais, ami ou ennemi, musulman ou chrétien” comme l’enseigne Jésus. Vecteur de paix par son hospitalité, il tisse des liens forts avec les Touaregs et “s’inscrit ainsi dans la vocation de bâtisseur de l’armée”, rappelle encore le père Benoist.
La veille de la canonisation, les membres de la délégation passeront une soirée à se plonger dans la vie de Charles de Foucauld : ils assisteront au spectacle “Charles de Foucauld, frère universel” et à un cycle de conférences donnés à l’Église Saint-Louis des Français. Le jour de la canonisation certains auront la chance d’être placés proche du pape François avant que celui-ci ne vienne les saluer. Ils reprendront ensuite le chemin de l’Académie, animé par l’exemple de Charles de Foucauld auquel ils se seront confiés durant cette courte parenthèse à Rome.