A la recherche de bonnes résolutions pour cette nouvelle année ? Le Pape fourmille d’idées ! En reprenant mois par mois ses catéchèses, ses discours et ses homélies, Aleteia a tiré douze résolutions concrètes et accessibles, homologuées par le Pape lui-même. Pas de doute qu’elles vous mènent directement sur le chemin de la sainteté !
JANVIER
S’ouvrir à la vie
Le pape François ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de promouvoir la vie. Regrettant l’hiver démographique que traverse notamment l’Italie, mais aussi la tendance actuelle à préférer ne pas avoir d’enfant pour protéger la planète, il incite au contraire à faire l’expérience de la paternité et de la maternité, en ayant plusieurs enfants, ou en ayant recours à l’adoption, “une conduite si généreuse et belle”. En cas de doute ou d’hésitation, ces mots du Pape, extraits de sa catéchèse sur saint Joseph du 5 janvier 2022, achèveront peut-être d’en convaincre certains :
“Aujourd’hui, les gens ne veulent pas avoir d’enfants, ou seulement un et rien de plus. Et beaucoup de couples n’ont pas d’enfants parce qu’ils ne le veulent pas, ou ils n’en ont qu’un seul parce qu’ils n’en veulent plus, mais ils ont deux chiens, deux chats… Oui, les chiens et les chats prennent la place des enfants. Oui, c’est drôle, je comprends, mais c’est la réalité. Et ce déni de la paternité et de la maternité nous rabaisse, nous enlève notre humanité. Et ainsi la civilisation devient plus vieille et sans humanité, parce que l’on perd la richesse de la paternité et de la maternité. (…) Je demande à St Joseph la grâce d’éveiller les consciences et de réfléchir à ceci : avoir des enfants. La paternité et la maternité sont la plénitude de la vie d’une personne.”
FEVRIER
Faire avancer ses projets, sans craindre l’échec
Qui ne s’est pas contenté de ne rien faire du tout plutôt que de prendre le risque de rater ? Et si, en 2023, nous osions mener à bien un ou des projets qui nous tiennent à cœur, mais que nous n’avons jamais osé entreprendre ? Le Pape invite à faire confiance, et à inviter le Christ dans sa petite barque, “symbole de notre incapacité”, mais qui, avec le Seigneur à son bord, devient la “chaire” de Jésus. Voici ce à quoi exhortait le Pape, le 6 février dernier, lors de l’Angélus pendant lequel il commentait l’Évangile où Jésus exhorte Simon-Pierre à “prendre le large et à jeter encore les filets” :
“Si nous accueillons le Seigneur sur notre barque, nous pouvons avancer en eau profonde. Avec Jésus, nous naviguons sur la mer de la vie sans crainte, sans céder à la déception lorsque nous n’attrapons rien, et sans céder au « il n’y a plus rien à faire ». (…) Nous pouvons toujours recommencer, le Seigneur nous invite toujours à nous remettre en jeu car il ouvre des nouvelles possibilités. Acceptons donc l’invitation : chassons le pessimisme et la méfiance et prenons le large avec Jésus ! Même notre petite barque vide participera à une prise miraculeuse.”
MARS
Passer du temps avec des personnes âgées
Poursuivant un cycle d’enseignements sur la vieillesse, le pape François a rappelé lors de l’audience générale du 2 mars 2022 qu’une “alliance entre les générations” était aujourd’hui indispensable. L’occasion de s’interroger sur la manière dont, en 2023, nous pouvons passer du temps avec des personnes âgées. S’investir dans une association, appeler régulièrement ses grands-parents, rendre visite à des personnes âgées… Autant d’idées concrètes pour mettre en œuvre l’appel pressant du Pape et prendre le temps du dialogue entre les générations.
“Le dialogue est nécessaire entre les générations : s’il n’y a pas de dialogue entre jeunes et vieux, entre adultes, s’il n’y a pas de dialogue, chaque génération reste isolée et ne peut pas transmettre le message. Pensez-y : un jeune qui n’est pas lié à ses racines, qui sont ses grands-parents, ne reçoit pas la force, comme l’arbre, la force des racines et grandit mal, grandit malade, grandit sans références. C’est pourquoi il est nécessaire rechercher, comme un besoin humain, le dialogue entre les générations.”
AVRIL
Soigner les relations avec sa belle-mère
Pourquoi l’année 2023 ne marquerait-elle pas un renouveau dans les relations belle-mère/belle-fille ? Qu’elles soient conflictuelles, inexistantes ou excellentes, placer ces relations sous le regard du Christ apportera nécessairement de la joie et de la paix. Le Pape a un avis bien tranché sur la question ! Improvisant un passage de sa catéchèse lors de l’audience générale du 27 avril, il invite les belles-filles à prendre soin de leur belle-mère, et les belles-mères à ne pas faire de commérages sur leur belle-fille.
“La belle-mère est la mère de ton mari, elle est la mère de ta femme. Pensons aujourd’hui à ce sentiment assez répandu que plus la belle-mère est éloignée, mieux c’est. Non ! C’est une mère, elle est vieille. L’une des plus belles choses pour les grands-mères est de voir leurs petits-enfants, lorsque leurs enfants ont des enfants, ils reprennent vie. Regardez bien la relation que vous avez avec vos belles-mères : elles sont parfois un peu spéciales, mais elles t’ont donné la maternité de ton conjoint, elles t’ont tout donné. Il faut au moins les rendre heureuses, pour qu’elles puissent vivre leur vieillesse avec bonheur. Et si elles ont des défauts, il faut les aider à les corriger. Je vous dis aussi, à vous, belles-mères : faites attention à votre langue, car la langue est l’un des péchés les plus laids des belles-mères, faites attention.”
MAI
S’écouter les uns les autres
A l’instar des brebis qui écoutent la voix de leur pasteur, chacun de nous est appelé à écouter. A écouter le Seigneur, à travers sa Parole, mais aussi à s’écouter les uns les autres, en famille, à l’école, au travail… Une bonne résolution pour cette nouvelle année pourrait consister à écouter son prochain d’une oreille attentive, à ne pas couper la parole, à se taire. C’est en tout cas ce que le Pape appelait de ses vœux à l’Angélus dominical qu’il présidait place Saint-Pierre le 8 mai 2022:
“Aujourd’hui, nous sommes submergés par les mots et par la hâte de devoir toujours dire et faire quelque chose, d’ailleurs, combien de fois deux personnes parlent et l’une n’attend pas que l’autre finisse sa pensée, la coupe à mi-chemin, répond… Mais si elle ne la laisse pas parler, il n’y a pas d’écoute. C’est un mal de notre temps. Aujourd’hui, nous sommes emportés par les paroles, par la hâte de devoir toujours dire quelque chose, nous avons peur du silence. Qu’il est difficile de s’écouter ! S’écouter jusqu’à la fin, laisser l’autre s’exprimer, s’écouter en famille, s’écouter à l’école, s’écouter au travail, et même dans l’Eglise !”
JUIN
Pratiquer la gratitude
Les personnes âgées ont cette capacité à reconnaître les dons de Dieu dans leur vie et à remercier le Seigneur pour cela. En 2023, prenons exemple sur elles pour s’exercer à la gratitude et déceler la présence et l’action de Dieu de nos vies. Le Pape encourageait cette attitude lors de l’audience générale du 15 juin 2022 :
“Les anciens qui entretiennent la disposition pour la guérison, la consolation, l’intercession pour leurs frères et sœurs sont peut-être le témoignage le plus grand de la pureté de cette gratitude qui accompagne la foi. Si les personnes âgées étaient placées au centre de l’attention collective, elles seraient encouragées à exercer le précieux ministère de la gratitude envers Dieu, qui n’oublie personne. La gratitude des personnes âgées pour les dons reçus de Dieu dans leur vie redonne à la communauté la joie du vivre ensemble, et confère à la foi des disciples le trait essentiel de sa destination.”
JUILLET
Devenir des disciples missionnaires
Grand vœu du pape François : que chaque baptisé aille aux périphéries de l’Eglise et devienne un disciple missionnaire. Alors, l’année 2023 sera-t-elle missionnaire ? Une piste donnée par le Pape est que l’on ne peut pas être missionnaire tout seul. “S’il n’y a pas de disponibilité pour la fraternité, la mission évangélique n’avance pas”, a-t-il expliqué avant la prière de l’Angélus, le 3 juillet 2022, en commentant le récit de l’Évangile du jour dans lequel Jésus envoie ses disciples deux par deux pour l’annonce de la Bonne Nouvelle.
“La première action concrète avec laquelle les disciples accomplissent leur mission est précisément celle d’aller deux par deux. Les disciples ne sont pas des « batteurs libres », des prédicateurs qui ne savent pas donner la parole à l’autre. C’est surtout la vie même des disciples qui annonce l’Evangile : leur savoir rester ensemble, leur respect mutuel, leur refus de se montrer plus capables que l’autre, la référence unanime à l’unique Maître.”
AOÛT
Poser ses choix avec discernement
Qui ne regrette pas une décision prise à la va-vite ? Qui n’est pas pris de remord après un mauvais choix ? Autant de situations qui peuvent être évitées grâce à un discernement digne de ce nom. Apprendre à discerner, pour les petits ou les grands choix de vie, pourrait s’avérer être une ligne de conduite des plus utiles pour 2023. Le Pape a consacré toute une catéchèse sur le discernement. Au premier jour de cet enseignement, le 31 août 2022, il est revenu sur les éléments indispensables pour discerner : connaissance, expérience, liens d’affection et volonté.
“Le discernement est difficile, mais indispensable pour vivre. Cela exige que je me connaisse, que je sache ce qui est bon pour moi ici et maintenant. Il exige avant tout une relation filiale avec Dieu. Dieu est Père et ne nous laisse pas seuls, il est toujours prêt à nous conseiller, à nous encourager, à nous accueillir. Mais il n’impose jamais sa volonté. Pourquoi ? Parce qu’il veut être aimé et non craint. Et Dieu veut aussi que nous soyons des enfants, et pas des esclaves : des enfants libres. Et l’amour ne peut être vécu que dans la liberté. Pour apprendre à vivre, il faut apprendre à aimer, et pour cela il faut discerner : que puis-je faire maintenant, face à cette alternative ? Que ce soit un signe de plus d’amour, de plus de maturité en amour. Demandons que le Saint-Esprit nous guide ! Invoquons-le chaque jour, surtout quand nous devons faire des choix.”
SEPTEMBRE
Parler à Jésus comme à un ami
Sommes-nous suffisamment proche de Jésus ? Le Pape invite à une plus grande familiarité avec le Seigneur. Alors pourquoi ne pas adopter en 2023 cette prière toute simple et très courte qui consiste à saluer régulièrement le Seigneur au cours de la journée. Lors de l’audience générale du 28 septembre 2022, le Pape a incité, à travers une anecdote, à vivre la “prière du Ciao !”, une prière de proximité affective avec le Seigneur, “comme lorsqu’un ami parle à un ami”.
“Je me souviens d’un vieux frère religieux qui était le portier d’un collège et qui, chaque fois qu’il le pouvait, s’approchait de la chapelle, regardait l’autel et disait : “Bonjour”, parce qu’il était proche de Jésus. Il n’avait pas besoin de dire bla bla bla, non : “Bonjour, je suis proche de toi et tu es proche de moi”. C’est la relation que nous devons avoir dans la prière : la proximité, la proximité affective, comme des frères, la proximité avec Jésus. Un sourire, un simple geste et ne pas réciter des paroles qui ne touchent pas le cœur. Comme je le disais, parlez à Jésus comme un ami parle à son ami.”
OCTOBRE
Entretenir son sens de l’humour
En dépit des inquiétudes, des fardeaux, de l’environnement morose que promet 2023, un chrétien est appelé à la joie. Pour le Pape, c’est même un chemin qui mène à la sainteté. Et l’ingrédient clé qui mène à la joie est tout simplement l’humour. “On ne devient pas saint en faisant la tête”, explique le pape François, adhérant ainsi à l’adage attribué à saint Philippe Néri selon lequel “un saint triste est un triste saint”. Lors d’un colloque portant sur le thème “la sainteté aujourd’hui”, organisé le 6 octobre par le dicastère pour les Causes des saints, le pape François est revenu sur la nécessité d’entretenir son sens de l’humour.
“Je ne veux pas terminer sans mentionner une dimension de la sainteté à laquelle j’ai consacré un petit chapitre dans Gaudete et exsultate : le sens de l’humour. Quelqu’un a dit un jour : “Un saint triste est un saint triste”. Savoir profiter de la vie avec un sens de l’humour, prendre le côté de la vie qui fait rire, cela allège l’âme.”
NOVEMBRE
Avoir le réflexe de demander “Comment vas-tu ?”
Demander “comment vas-tu ?” au Seigneur, et à son prochain, est une manière de se décentrer de ses propres besoins et de demeurer attentif à l’autre. Poursuivant son cycle de catéchèses sur le discernement, le Pape a vanté, lors de l’audience générale du 16 novembre 2022, les bienfaits de la désolation. La désolation consiste à “entamer une relation plus mature, plus belle avec le Seigneur et avec les personnes qui nous sont chères”. Le Pape invite à sortir de l’attitude de l’enfant qui recherche ses parents “non pas pour eux-mêmes, mais pour un intérêt” et à rechercher “une relation qui ne se réduit pas à un simple échange de donner et de recevoir”. Un bel objectif pour 2023, vis-à-vis du Seigneur mais aussi de ses proches.
“Beaucoup de nos prières sont aussi un peu comme cela, ce sont des demandes de faveurs adressées au Seigneur, sans réel intérêt à son égard. Nous ne cessons de demander, demander, demander au Seigneur. L’Évangile note que Jésus était souvent entouré de nombreuses personnes qui le cherchaient pour obtenir quelque chose, des guérisons, une aide matérielle, mais pas simplement pour être avec lui. (…) Il peut sembler étrange, irréel, de demander au Seigneur : “Comment vas-tu ?”. Au contraire, c’est une très belle manière d’entrer dans une relation vraie, sincère, avec son humanité, avec sa souffrance, voire avec sa singulière solitude.”
DECEMBRE
Lutter contre le sentiment de supériorité
Nous arrive-t-il de regarder une personne de haut ? Sans doute. Le Pape invite à combattre cette attitude, qui caractérise notamment les pharisiens de l’Evangile. Et si, en 2023, nous faisions preuve d’un peu plus d’humilité ? Comme le Pape l’a souligné lors de l’Angélus le 4 décembre 2022, cela est gage d’”une nouvelle vie”.
“Ne sommes-nous pas nous aussi parfois un peu comme ces pharisiens? Peut-être regardons-nous les autres de haut, pensant que nous sommes meilleurs qu’eux, que nous sommes maîtres de notre vie, que nous n’avons pas besoin chaque jour de Dieu, de l’Eglise, de nos frères et sœurs. Nous oublions qu’il n’est permis que dans un seul cas de regarder de haut une autre personne: quand il faut l’aider à se relever; c’est le seul cas, les autres ne sont pas permis. L’Avent est un temps de grâce pour ôter nos masques — chacun de nous en a — et se mettre à la suite des humbles; pour nous libérer de la prétention de nous croire autosuffisants, pour aller confesser nos péchés, ceux cachés, et recevoir le pardon de Dieu, pour nous excuser auprès de ceux que nous avons offensés. Ainsi commence une nouvelle vie.”