De l’hindouisme au christianisme. Rakhi McCormick, une Américaine d’origine indienne, a témoigné début février à la télévision de sa conversion au catholicisme, lors de l’émission The Coming Home Network, qui recueille ces témoignages de foi. Un cheminement qui permettra sûrement, pour de nombreux catholiques qui font parfois leurs gestes de dévotion par habitude, de prouver que ceux-ci peuvent transformer des vies en un seul instant.
Rakhi est née en Californie dans une famille d’immigrés indiens. Ses parents ont émigré de Calcutta en 1970 pour chercher fortune aux États-Unis. Elle grandit dans l’Iowa en tant que “fille hindoue dans les champs de maïs”. En l’absence d’un temple hindou à proximité, la famille prie tous les jours à la maison. Pourtant, désir d’assimilation oblige, les parents n’hésitent pas à installer également un sapin et un Père Noël en décembre, considérés comme des éléments de la culture occidentale à assimiler.
Une première rencontre avec le Christ
La jeune femme grandit ainsi entre ces deux cultures, mais avoue vivre à l’adolescence une grande solitude intérieure et un profond désir d’appartenance. Elle raconte ainsi qu’à l’âge de 13 ans, alors qu’elle buvait de la limonade avec ses amies, l’une d’elles, chrétienne baptiste, lui demande du tac au tac, “Tu veux savoir qui est Jésus ?” À l’époque, pour elle, ce nom de “Jésus” était comme celui de “Père Noël”. Elle répond alors “Pourquoi pas !” Son amie poursuit : “Jésus rend simplement la vie meilleure, il est toujours avec toi. Alors pour le rencontrer, c’est facile, il te suffit, chaque soir en te couchant de dire : “Jésus, je te veux dans ma vie.”” La jeune fille rentre chez elle, et se met à dire cette phrase chaque soir. “Naïvement, je pensais que tout allait changer d’un coup, mais en fait rien n’a changé les mois qui ont suivi”, raconte-t-elle encore, reconnaissant aujourd’hui qu’il s’agissait là d’une première rencontre.
Les années passent. Pas son désir d’appartenance et celui de plaire, de séduire et d’être populaire. Soirées, alcools, elle abuse de tout et se retrouve ainsi à 17 ans à l’hôpital pour avoir trop fait la fête. Sur place, sans la connaître, une fille d’un pasteur protestant se met à prier pour elle. Cela fait beaucoup réfléchir Rakhi qui décide de se pencher plus sérieusement sur les religions. Elle décide alors de lire la Bible pour elle-même, dans l’idée de découvrir les religions. Et finalement, ce qu’elle lit ne lui semble pas du tout dénué de sens. Le fait que Dieu ait envoyé son Fils lui semble même être une bonne chose. Elle décide alors de devenir chrétienne, “sans même savoir qu’il fallait que je sois baptisée !”, s’amuse-t-elle encore.
Dieu présent dans l’Eucharistie
Dans sa quête, Rakhi se rapproche d’amis catholiques, et l’un d’eux l’invite à suivre sa toute première messe, non sans bien lui expliquer avant qu’elle ne pourra absolument pas recevoir l’hostie, le corps du Christ, au moment de la distribution de la communion. Un concept plutôt difficile à comprendre pour Rakhi à l’époque. “C’est alors qu’au moment de l’élévation, j’ai eu ce sentiment mystique, une expérience pour laquelle je n’avais pas de mots à l’époque mais qui, avec le recul, n’était rien d’autre que la conscience que Dieu est réel, que Jésus est réel, que Dieu est présent dans l’Eucharistie et qu’il m’appelait à la maison.” Rakhi comble enfin ce désir d’appartenance. À ce moment-là, en regardant les autres communier, la seule question qui la brulait alors était : “Comment puis-je communier ?” Un an plus tard, à Pâques, et après son catéchuménat, elle communie enfin pour la première fois.
L’acte d’abandon entre les mains de Dieu
Tout n’a pas été rose après ça. Pendant longtemps, Rakhi va lutter pour s’abandonner vraiment à Dieu. Pour cela, des rencontres qu’elle estime “providentielles” avec d’autres frères dans la foi qui, partout où elle se déplaçait pour poursuivre ses études, l’invitaient à leurs groupes de prières ou à la messe lorsque la tentation d’abandonner la pratique religieuse se présentait. Et puis une nuit, alors qu’elle avait la trentaine, elle a fait une prière d’abandon total, à un moment particulièrement difficile de sa vie : “Mon Dieu, je ferai n’importe quoi. Si vous voulez que je sois religieuse, je serai religieuse, même si ma mère n’aimera pas cela car je suis sa seule chance d’être grand-mère ! Comme tout le monde, je ne veux pas être malheureuse, mais ma vie est la vôtre”, prie-t-elle alors.
Très rapidement, après cet acte d’abandon total, de nombreuses choses dans sa vie “commencent à se mettre en place”. Elle va rencontrer Timothée, récemment revenu au catholicisme après une audience à Rome avec Jean Paul II, et qui lui aussi a fait une prière d’abandon similaire. Aujourd’hui mari et femme, Timothée et Rhaki vivent à Détroit et leur union, qui dure depuis douze ans, a donné naissance à trois enfants. Tous deux sont actifs dans le domaine de l’évangélisation.
Marie et le rosaire, la dernière découverte
Ces deux dernières années, Rhaki a découvert la présence de Marie dans sa vie, surtout après avoir perdu sa mère au début de la pandémie. Là encore, la présence d’importantes divinités féminines dans la tradition hindoue a facilité, à travers la prière du rosaire, sa vénération pour la Vierge Marie. Après tout, c’est Jean Paul II qui a dit que prier le rosaire signifie “contempler le visage du Christ avec sa Mère”. “Et donc, il n’y a rien que Marie fasse qui ne nous conduise pas à son Fils”, conclut-elle. Une conversion belle et étonnante, à découvrir dans cet extrait :