Après presque dix années de captivité entre les mains de Boko Haram, Hauwa Maltha et Esther Marcus ont retrouvé la liberté le 21 avril 2023, a annoncé l’armée nigériane. Elles ont été secourues alors qu’elles se rendaient dans la forêt de Sambisa, au nord du Nigeria, pour y chercher de l’eau.
Les deux jeunes femmes avaient été enlevées en 2014 par le groupe djihadiste Boko Haram avec 274 autres étudiantes chrétiennes du pensionnat de Chibok, situé dans le nord-est du Nigeria. Toutes étaient alors âgées entre 12 et 17 ans. Seules une soixantaine d’entre elles étaient parvenues à fuir leur bourreaux et 80 autres avaient été libérées en échange de combattants de Boko Haram par le gouvernement du Nigeria.
Converties et mariées de force
Comme beaucoup de ces toutes jeunes filles, Hauwa Maltha et Esther Marcus ont été converties à l’islam avant d’être mariées de force à des djihadistes, et ce à trois reprises, à chaque fois qu’un de ces derniers est mort. Plusieurs enfants sont nés de ces unions contraintes. Depuis le mois de juin 2022, environ 14 ont pu recouvrer leur liberté, mais demeurent marquées par ces années passées sous le joug de la terreur islamiste. 96 sont toujours portées disparues.
Le Nigeria est le pays où les chrétiens sont les plus persécutés au monde. Il représente à lui seul 89% des chrétiens tués en 2022, selon l’ONG protestante Portes Ouvertes, et détient également le sinistre record du plus grand nombre d’enlèvements (4.726 en 2022). En 15 ans, plus de 50.000 ont été assassinés. Si la montée en puissance de réseaux islamistes tels que Boko Haram ou l’État islamique en Afrique de l’Ouest est en grande partie responsable de ces exactions, les Peuls sont aussi hautement impliqués dans ce qui s’apparente à un génocide. Les femmes sont régulièrement violées, séquestrées et transformées en esclaves sexuels.