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La sécurité au travail, premier devoir de l’employeur

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François Morinière - publié le 15/09/23

La sécurité au travail devrait être la première des préoccupations de l’employeur, soutient le chef d’entreprise François Morinière. Et celle-ci doit comprendre la santé morale et psychologique, à commencer par celle de ceux qui ne se plaignent jamais.

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Le pape François recevait début septembre une délégation de l’association italienne des travailleurs mutilés et handicapés. Dans un texte court et offensif le Pape a parlé de « bulletin de guerre » en évoquant les statistiques des accidents du travail : « Lorsque le travail est déshumanisé et qu’au lieu d’être l’instrument par lequel l’être humain se réalise en se mettant au service de la collectivité, il devient une course exaspérée au profit… c’est abominable. Les tragédies commencent lorsque l’objectif n’est plus l’homme, mais la productivité, et que l’homme devient une machine à produire. »

La sécurité au travail

En évoquant la compassion mais également la justice en face des blessés au travail et de leur famille, le Pape s’est de nouveau appuyé sur la parabole du Bon Samaritain, et il a cité la célèbre phrase de notre cher saint Irénée : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. » François fait de la sécurité au travail le premier devoir de l’employeur et on ne peut que souscrire à son point de vue. Dans notre monde occidental, les progrès ont été considérables en une génération, souvent malheureusement à cause d’accidents qui auraient été évitables, mais qui ont permis une meilleure prise en compte des conditions de travail. Souvent aussi grâce aux représentants du personnel qui ont pointé du doigt des pratiques dangereuses. Mais le Pape s’adresse au monde entier, et que dire sur les conditions inhumaines dans lesquelles tant de travailleurs mettent souvent leur vie en risque dans nombre de pays de la planète ? Ce combat mériterait bien plus d’énergie que certaines croisades souvent idéologiques sur des sujets dits sociétaux.

Un autre risque nous menace qui est peut-être encore plus sournois, c’est de consacrer trop de temps aux pleurnichards et aux plaintifs récurrents, en délaissant les silencieux, les besogneux, ceux qui portent la tenue de service sans maugréer

La responsabilité des entreprises occidentales et de leurs dirigeants est immense et porteuse d’espoir, car ils peuvent — et ils l’ont déjà largement fait — imposer des normes à leurs sous-traitants et fournisseurs. C’est certainement la voie la plus efficace pour changer durablement les choses quand les lois locales du travail sont souvent balbutiantes et faiblement respectées.

Le grave sujet de la santé mentale

Ne devons-nous pas aussi prendre les mots du Pape pour nous-même ? Avons-nous constamment la préoccupation de la sécurité en tête ? Est-ce que nous nous enfermons dans une forme de routine en étant moins attentif à la question, en déléguant administrativement le sujet à d’autres ? Il y a maintenant également une vraie prise de conscience du grave sujet de la santé mentale et psychologique au travail, qui est devenu le grand fléau des vingt dernières années, et qui nous touche directement, même si là aussi, le droit du travail a nettement fait progresser la situation.

À cet égard, il est important d’avoir en tête les paroles du Christ : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades » (Mt, 9,12). Nous aussi, sommes-nous là pour les malades, ceux qui sont en difficulté, mal à l’aise, et pas simplement pour nous régaler avec ceux qui tournent à plein régime ? Notre management ne peut être uniquement élitiste et affinitaire. 

Les souffrances cachées

Un autre risque nous menace qui est peut-être encore plus sournois, c’est de consacrer trop de temps aux pleurnichards et aux plaintifs récurrents, en délaissant les silencieux, les besogneux, ceux qui portent la tenue de service sans maugréer, et qui parfois finissent par se dire :  » À quoi bon ? » Eux aussi ont besoin de notre attention, et de notre vigilance face à des non-dits, ou des souffrances peut être cachées. Grande et noble tâche que celle du dirigeant qui doit prendre soin de la santé de son petit ou grand troupeau. Certainement un sujet à méditer dans la prière en relisant le texte du Pape, et en imaginant saint Joseph en chef de chantier veillant sur la charpente, mais aussi sur ses charpentiers !

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