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Charles Quint sur son lit de mort, un modèle de dépouillement et de piété ?

CHARLES-QUINT

Leemage via AFP

L'abdication de Charles Quint en 1555, huile sur toile de Louis Gallait (1841), Musee des Beaux-Arts, Tournai, Belgique.

Thérèse Puppinck - publié le 20/09/23

Charles Quint, l’homme le plus puissant d’Europe au début du XVIe siècle, est mort presque seul le 21 septembre 1558, dans une région reculée d’Espagne. Quelques mois auparavant, il avait abdiqué de tous ces titres et s’était retiré dans un monastère. Petite chronique d’une fin de vie tournée exclusivement vers Dieu.

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Sur son lit d’agonisant, Charles écoute son confesseur lui parler des fins dernières. Il prie avec les moines venus l’entourer, et récite avec eux ses psaumes et litanies préférés. Lui, l’héritier de quatre dynasties, se souvient de sa vie de grandeur, lorsqu’il était roi d’Espagne et empereur du Saint Empire romain germanique. Du temps de sa splendeur, ses possessions s’étendaient de la Transylvanie jusqu’au Nouveau Monde, immense territoire ; un empire sur lequel, disait-on, le soleil ne se couche jamais. Tout cela est bien loin désormais. Aujourd’hui, il habite une maison très simple accolée au monastère espagnol de Yuste. Et il est en train de mourir, loin de tout faste, accompagné simplement de quelques religieux et de ses plus fidèles compagnons.

Pendant ses années de gouvernement, l’empereur a mené d’incessantes guerres. Certes, il les considérait comme nécessaires pour maintenir ses États et imposer le respect à ses adversaires. Cependant, il savait pertinemment que ce mode de vie ne permet que peu la sanctification de l’âme. Il était temps pour ce fervent catholique de renoncer aux honneurs et de se consacrer à la prière, afin de préparer son âme à la mort. Trois ans sont nécessaires à l’empereur pour régler définitivement ses affaires terrestres et assurer sa succession. En 1557, il se retire en Espagne, au monastère de Yuste, où il fait construire une maison, bien modeste en comparaison des palais qu’il a habité autrefois. C’est là qu’il vit, pendant un peu plus d’un an, dans une grande proximité avec les moines, assistant quotidiennement à la messe et aux offices. Il refuse fermement qu’on utilise encore pour lui le titre de Sa Majesté catholique. « À présent que je ne suis rien, le nom de Charles doit me suffire », disait-il à ses compagnons.

Rendre grâce et pratiquer des œuvres de miséricordes

L’agonie de Charles dure plusieurs jours. Il est atteint par la malaria, maladie endémique dans la région de Yuste, et dont souffrent plusieurs de ses serviteurs. Mais pour lui, l’issue est fatale, car son organisme est épuisé par des années à sillonner les routes d’Europe, toujours à cheval. Il subit de violents accès de fièvre qui durent souvent plus de quinze heures et qui le laissent anéanti. Hormis ces périodes de crise, Charles reste parfaitement lucide jusqu’au bout. Il remercie Dieu pour cette grande grâce qui lui permet de prier devant un morceau de la Vraie Croix, précieuse relique qu’il a tenu à emporter avec lui. Jusqu’au bout Charles s’attache à pratiquer les œuvres de miséricordes : par testament il consacre des sommes importantes en aumône et en rachat de chrétiens captifs des musulmans.

Le 17 septembre, Charles se confesse et communie. Il sait que la fin est proche, et il attend que Dieu dispose de lui, selon la belle formule utilisée par son entourage. Le 19 septembre, les deux médecins qui sont à son chevet lui font donner l’extrême-onction. Deux jours plus tard, tenant dans ses mains le crucifix qui avait appartenu à sa défunte épouse, l’empereur rend son âme à Dieu, disant : ya voy Señor, c’est-à-dire, maintenant Seigneur, je viens. Cette mort si humble, vécue dans un si profond dépouillement, impressionne fortement son entourage, à tel point qu’un de ses compagnons écrit : la fin de l’empereur fut si belle et si chrétienne qu’il est plus digne d’envie que de compassion. Magnifique hommage à méditer.

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Mort
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